Francois Piquet, art contemporain, Guadeloupe

     
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      Totems du Grand Saint-Pierre (Martinique)
       
 

voir l'interview réalisée par AICA caraïbe du Sud

 

Ces 5 sculptures monumentales en bois de Mahogany ont été réalisées dans le cadre de l'aménagement du Grand Saint-Pierre (Martinique) et installées en entrée de ville, dans un ensemble de 32 grands totems.
3 propositions ont été retenues par le PNRM de Martinique. Elles traitent donc de l'histoire de Saint-Pierre et de sa diversité de population, à travers notre rapport au vivant.

   
       
  Sculpture du vivant   Ces propositions, indépendantes à l'origine, ont donc été nourries du désir de sensation/confrontation directe, physique, tactile, sensuelle avec le vivant, en l'occurrence ces magnifiques troncs d'arbres, pour évoquer nos vies dans ce qu'elles ont en commun avec ceux qui nous ont précédé et nous suivrons, et donc le temps, l'histoire, le corps, et notre nature. Et c'est vraiment enthousiasmant que ces trois projets aient été choisis pour être présentés ensemble (cinq totems au total) et jouer mutuellement au service de cette volonté initiale.
D'autre part, outre les problématiques de résistance aux diverses agressions (climatiques ou humaines) et les contraintes formelles qui en découlent, les œuvres pour l'espace public s'adressent (aussi) à des publics non expert. Il est très important pour moi de proposer des formes simples, immédiates, mais poétiques, ouvertes, dont le champ sémantique soit vaste.
       
  Les arbres écorchés   Les arbres écorchés ont été comme écorcés-écorchés sur leur partie haute, et laissent apparaître sous l'aubier (sous leur « peau de bois ») une matière organique, charnelle, à mi-chemin entre tissu musculaire et fibre végétale sanglante, comme si l'arbre était « fait comme nous » ou presque. Les chairs des trois arbres sont semblables et pourtant différentes, individuelles, mises à nu du vivant comme pour une étude anatomique, par une incision nette, chirurgicale. Ces textures organiques sont directement adaptées de mes expérimentations sur des sculptures de corps en papier chiffonné, j'ai voulu les amener ici formellement entre animal et végétal.
       
  L'homme planté   L'homme planté se dresse nu en haut du tronc, les pieds en l'air, les bras le long de son corps pris dans le bois à partir des épaules, à tel point qu'on ne sait s'il a poussé là ou s'il s'y est enfoncé. Ce corps masculin, sans coup ni tête apparente, à la fois puissant et décharné, souple et tendu, contemporain et classique, entre musculature de comics et attitude christique, est une idole ambigüe entre vie et poussière, comme en attente. Ce corps va vieillir avec le tronc; Il a été taillé directement dans la masse, d'abord à la tronçonneuse, puis avec les outils de taille traditionnels, au ciseau et à la gouge, dont on peut encore voir les traces qui soulignent le dessin.
       
  L'homme dans l'arbre   On peut voir en face le visage de L'homme dans l'arbre à l'intérieur du cinquième tronc, en regardant par une petite ouverture, comme une fenêtre de cachot. Il a l'air bien, serein, à la limite du sourire, on le sent plus à l'abri que prisonnier, on se sentirait presque « enfermé dehors ». C'est évidemment un clin d'œil à l'histoire de Saint-Pierre et à Cyparis, un renversement de situation de catastrophe naturelle, une ouverture sur l'anthropocène. Cette tête en taille directe, encastrée à hauteur d'homme, rappelle aussitôt le corps sans tête qui la voisine, ce qui renforce la dynamique d'échange entre les cinq totems, qui resteront à l'état brut sur leurs parties vierges d'interventions, et seront je l'espère supports de gravures d'initiales amoureuses et de secrets (ce que j'encouragerai en y gravant les miens).
       
  L'atelier du Morne Rouge  

La première surprise, monumentale, fut celle de l'atelier de Morne-Rouge, le premier jour. Une émotion intense, l'impression de pénétrer dans un mausolée, avec ces trente-deux troncs immenses allongés côte-à-côte, à tel point qu'il m'a fallu une bonne partie de la matinée pour réaliser et commencer à envisager de travailler ! Je garde précieusement cette émotion, elle me resservira.
La découverte d'importance a été le bois, pour des sculptures d'envergure. Même si j'avais déjà sculpté quelques billots, ils seraient engloutis plusieurs fois en volume sous la masse des copeaux que j'ai fait sauter ! Au-delà du défi physique (que j'ai déjà goûté avec la pierre ou le tressage de lames de fer), j'ai découvert et apprécié le bois comme matière amicale, douce et rassurante. Je vais continuer à en sculpter.

       
       
  Plus de visuels   Les autres totems et l'Atelier de Morne Rouge
 
 
       
     


   


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