Papier, scotch papier.
François Piquet, 2009.

Réalisées au squat du musée Lherminier, réponses aux fortes contraintes et au désir de travailler sur place, ces présences de papier constituent la prem!ère matérialisation de ma part du processus “Awtis 4 chimen”.
Papier blanc, vierge, déchiré, chiffoné, contenu, contraint par du lien papier, organisé, modelé, bien plus que du plan au volume : de la feuille blanche à la présence... Fragiles, périssables, difformes, figées dans l’attente, comme si elles étaient là depuis longtemps, comme des matérialisations de ces présences qui émanent de certains endroits.

Cette série de sculptures en papier modelé a commencé en interrogeant ma mystique personnelle, par la formalisation de "présences" attachées au musée L'herminier. Elle a continué par un travail sur la difformité, pour aller "au comble de l'autre", et s'est enrichie d'un questionnement sur la peau, comme marqué/marqueur social, frontière/interface de l'autre/soi.

Avec l'occupation du Musée Lherminier à Pointe-à-Pitre par l'association "Awtis 4 chimen", les problématiques d'installation des ateliers m'ont amené à envisager de faire de la sculpture avec d'autres matériaux (non-bruyants, non-salissants, en intérieur, facilement rangeables, etc). J'ai donc commencé avec des grandes feuilles de papier vierge, et du scotch-papier.
Je venais par ailleurs de lire un magnifique livre sur le Vaudou Haïtien, en plein questionnement sur ma mystique suite à la naissance de Awtis 4 chimen, ce qui m'avait conduit à faire le premier fétiche Mounpapyé, la victime (papier rouge-brun et scotch d'emballage), en rebuts d'affiches de pub, comme un concentré de notre société de consommation, que j'avais attaché au poteau d'exécution lors de la première exposition de l'Artocarpe ( voir "An ba bwa la").